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Peut-on prévenir la maladie d’Alzheimer ?

Les possibilités de retarder ou de prévenir l’apparition des symptômes de la maladie d'Alzheimer

Il n’y a pas si longtemps, la maladie d’Alzheimer et la démence étaient considérés comme inévitables. Les vingt dernières années ont apporté un changement important dans cette vision des choses. Les scientifiques semblent avoir passé du fatalisme à la recherche en prévention. La possibilité de retarder ou de prévenir l’apparition des symptômes semble être à portée de main.

Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer?

La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui détruit lentement la mémoire et les fonctions mentales, de manière progressive et irréversible, jusqu’à supprimer la capacité à effectuer les tâches les plus simples. La destruction des neurones ne s’arrête pas là et se poursuit jusqu’à la perte des fonctions autonomes et la mort. Les fonctions autonomes comprennent toutes les fonctions non soumises au contrôle volontaire, comme la digestion, vascularisation, sudation, fonction cardiaque…

Dans la plupart des cas de la maladie, les premiers symptômes apparaissent après soixante ans. L’Alzheimer précoce, qui survient entre 30 et 60 ans, est très rare. La maladie d’Alzheimer est la cause la plus courante de démence chez les personnes âgées.

La maladie porte le nom du Dr Alois Alzheimer, le médecin allemand qui l’a découverte et décrite en 1906. Il a alors remarqué des changements dans le tissu cérébral d’une femme décédée d’une maladie mentale inhabituelle. Ses symptômes comprenaient une perte de mémoire et de langage ainsi qu’un comportement imprévisible. Après la mort de la patiente, il a examiné son cerveau et a trouvé de nombreux amas anormaux et des faisceaux de fibres enchevêtrés.

Ces amas anormaux et des faisceaux de fibres enchevêtrés, identifiés aujourd’hui comme des plaques amyloïdes et des fibres de protéines Tau, font partie des principales caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Une autre caractéristique de la maladie est la perte de connexions entre les cellules nerveuses du cerveau. Ces cellules, appelées neurones transmettent des messages entre différentes parties du cerveau, entre le cerveau et les muscles et tous les organes du corps. De nombreux autres changements cérébraux complexes joueraient un rôle dans la maladie d’Alzheimer.

Ces dommages semblent initialement se produire dans l’hippocampe, la partie du cerveau essentielle à la formation de souvenirs. À mesure que les neurones meurent, d’autres parties du cerveau sont affectées. Au stade final de la maladie d’Alzheimer, les pertes neuronales sont généralisées et le tissu cérébral semble s’être considérablement contracté.

Les problèmes de mémoire sont généralement l’un des premiers signes de la maladie d’Alzheimer, bien que les symptômes initiaux puissent varier d’une personne à l’autre. Des signes tels que la recherche des mots justes, des problèmes de vision et d’orientation dans l’espace, une altération du raisonnement ou du jugement, peuvent également indiquer les stades très précoces de la maladie d’Alzheimer. Une déficience cognitive légère peut être un signe précoce de la maladie d’Alzheimer, mais tout le monde la manifestant ne développera pas forcément la maladie.

Les personnes atteintes d’Alzheimer éprouvent des difficultés à effectuer des tâches quotidiennes, comme conduire une voiture, préparer un repas ou payer des factures. Elles peuvent poser les mêmes questions en boucle, se perdre facilement même dans des endroits qu’elles sont sensées connaître, égarer des objets ou les mettre dans des endroits étranges et trouver déroutantes des choses jusqu’alors considérées comme simples. À mesure que la maladie progresse, certaines personnes deviennent anxieuses, irritables ou violentes. S’ensuit la perte de la mémoire à long terme. Dans le stade final de la maladie, les fonctions autonomes sont également atteintes jusqu’à provoquer le décès de la personne.

Le délai entre le diagnostic de la maladie d’Alzheimer et le décès du patient varie. Il peut être de 3 à 4 ans si la personne est âgée de plus de 80 ans au moment du diagnostic ou alors jusqu’à 10 ans ou plus si elle est plus jeune.

Quels sont les facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer ?

Il n’y a pas si longtemps, la maladie d’Alzheimer et la démence étaient considérés comme inévitables. Les vingt dernières années ont apporté un changement important dans cette vision des choses. Les scientifiques semblent avoir passé du fatalisme à la recherche en prévention. La possibilité de retarder ou de prévenir l’apparition des symptômes semble être à portée de main.

La maladie d’Alzheimer apparaissant dans des conditions multifactorielles, une légère réduction de plusieurs facteurs de risque pourrait considérablement réduire le risque global. Ceci est important tant au niveau de l’individu que de la population. En France, 900 000 personnes sont atteintes de maladie d’Alzheimer. 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Quels sont alors les facteurs de risque connus de maladie d’Alzheimer à ce jour ?

Les facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer

L’âge : environ 97% de malades ont plus de 65 ans.

Le sexe : 60% de malades ont des femmes.

Des antécédents familiaux : avoir un membre de la famille atteint de la maladie multiplie le risque par trois.

Des facteurs génétiques :

  • il existe de rares formes familiales de la maladie d’Alzheimer,
  • le gène APOE ε4, sa présence augmente le risque de la maladie de 3 à 10 fois,
  • différents autres gènes impliqués, par exemple, CR1, PICALM, CLU, TREM2, TOMM40.

Des facteurs vasculaires et métaboliques :

  • des lésions cérébrovasculaires,
  • des maladies cardiovasculaires,
  • le diabète sucré et le prédiabète,
  • l’hypertension,
  • le surpoids et l’obésité,
  • le taux élevé de cholestérol sérique,
  • insuffisance cardiaque chronique.

Le mode de vie :

  • le tabagisme,
  • l’abus d’alcool,
  • l’inactivité physique,
  • le régime alimentaire riche en graisses saturées.

Une forte exposition aux :

  • métaux lourds,
  • champs d’extrêmement basse fréquence, comprise entre 3 et 30 Hz (longueur d’onde de 100 000 à 10 000 km).

Des agents infectieux :

  • le virus de l’herpès simplex de type I,
  • les chlamydophila pneumoniae,
  • les spirochètes.

Autres :

  • la dépression,
  • la trisomie 21,
  • une lésion cérébrale traumatique.

Il y a bien évidemment des facteurs de risque que nous ne pouvons pas minimiser sciemment. Il en existe néanmoins suffisamment dans la liste rapportée ci-dessus, pour que nous puissions retarder voire même prévenir l’apparition de la maladie. Le recul des symptômes déjà apparus semblerait également possible dans le stade précoce de la maladie.

Les facteurs protecteurs de la maladie d’Alzheimer

S’il y a des facteurs à risque de la maladie d’Alzheimer qui jouent en notre défaveur, il y a également de multiples facteurs protecteurs d’Alzheimer connus à ce jour :

Des facteurs protecteurs génétiques : différents gènes sont impliqués, par exemple APP, APOE ε2.

Des facteurs psychosociaux :

  • un niveau d’éducation et un statut socio-économique élevés,
  • un haut niveau de complexité du travail,
  • un réseau social riche et un engagement social important,
  • des activités mentales stimulantes.

Le mode de vie :

  • une activité physique régulière,
  • une consommation d’alcool modérée,
  • un régime méditerranéen ou proche.

L’alimentation riche en :

  • acides gras polyinsaturés oméga-3 surtout d’origine marine,
  • vitamines du groupe B, surtout B6, B12 et l’acide folique,
  • vitamines antioxydantes A, C et E,
  • vitamine D.

Quelles sont donc les règles de vie à adopter pour nous protéger de la dégénérescence neuronale liée à la maladie d’Alzheimer ? Les voici :

  • l’exercice physique régulier, quotidien de 30 minutes par jour minimum,
  • une alimentation saine, riche en fruits, légumes, antioxydants, les oméga-3 et autres nutriments précédemment cités,
  • une vie sociale et familiale satisfaisante,
  • une activité intellectuelle régulière (l’apprentissage des langues, lecture, mots-croisés),
  • la réduction du taux de sucre dans le sang et le contrôle du diabète de type 2,
  • le maintien de la pression artérielle et du niveau de cholestérol à des niveaux sains,
  • l’arrêt du tabac,
  • la limitation de la consommation d’alcool, surtout des alcools dits forts,
  • une quantité de sommeil suffisante d’environ 7h par jour,
  • la lutte efficace contre la dépression,
  • le maintien du poids santé avec un IMC compris entre 18,5 et 25.

Calculer son IMC

Suivre toutes ces recommandation devrait aider à prévenir ou tout du moins retarder l’apparition des symptômes de la maladie ou même renverser les premiers symptômes déjà apparus.