La maladie de Lyme

La borréliose de Lyme, la morsure de tique, les risques d'infection, le traitement...

Qu’est que la maladie de Lyme ?

La maladie de Lyme est une infection bactérienne. Son nom vient de la ville de Lyme située dans le Connecticut aux États Unis, où pour la première fois l’arthrite rhumatoïde juvénile a été reliée aux morsures de tiques.

La maladie de Lyme est causée par une borrélie, la bactérie Borrelia burgdorferi, prédominante en Amérique du Nord. La variante européenne de la maladie de Lyme, appelée la borréliose de Lyme est causée par de nombreuses autres borrélies et non seulement la Borrelia burgdorferi, telles que Borrelia garinii, Borrelia afzelii, Borrelia valaisiana et Borrelia lusitaniae. Transmise par la morsure de tiques dures appelées des ixodes, la maladie de Lyme touche non seulement l’être humain, mais aussi de nombreux animaux.

La maladie de Lyme sévit en Europe, Asie, Australie et Amérique du Nord, partout où vivent les tiques porteuses de borrélies. Le taux de tiques infectées varie selon les régions ou les années, mais reste important. Même si la morsure d’une tique n’équivaut pas forcément au développement de la maladie, le risque d’infection est élevé.

Certains arthropodes hématophages, par exemple des taons ou hippobosques pourraient également véhiculer la maladie de Lyme.

Qu’est qu’une tique ?

Les tiques sont des acariens parasites, se nourrissant du sang de nombreux animaux, des mammifères, des oiseaux et des reptiles, et parfois également du sang humain. Les tiques traversent trois stades lors de leur développement tout au long de leur vie, celui de larve, de nymphe et d’adulte. A chaque stade, elles trouvent un unique hôte auquel elles s’accrochent pour faire le plein de sang. Une fois repues, elles se décrochent et tombent pour poursuivre leur métamorphose, lors de laquelle elles demeurent dans le sol. Leur développement peut se dérouler sur trois ans. Il existe de nombreuses espèces de tiques.
Les tiques peuvent véhiculer de nombreuses parasitoses, plus ou moins répandues, dont :

  • Les borrélioses à tiques :
    • la maladie de Lyme,
    • les fièvres récurrentes à tiques,
  • Les rickettsioses à tiques,
  • Les ehrlichioses et l’anaplasmose,
  • Les encéphalites à tique,
  • La fièvre Q,
  • Les fièvres hémorragiques à tiques :
    • la fièvre hémorragique de Crimée-Congo,
    • la fièvre hémorragique d’Omsk,
    • la maladie de la forêt de Kyasanur,
  • Les hémosporidioses :
    • la babésiose,
    • la theilériose,
  • Les paralysies à tiques.

Où vivent les tiques ?

Les tiques vivent généralement sur le sol ou près du sol dans des espaces verts. Elles grimpent sur des brins d’herbe, des branches basses d’arbres ou d’arbustes, où elles restent immobiles en attente de leur proie. Elles peuvent détecter le mouvement de lumière grâce à des cellules photosensibles situées sur leur flancs. Les tiques détectent également les variations de température, d’humidité, du taux de CO2 et différentes substances chimiques émises par un hôte potentiel. Lorsque leur proie passe à proximité, elles se décrochent de la plante, en espérant tomber sur leur proie, ou bien s’accrochent à elle, si elle les frôle. Les tiques restent habituellement à environ 60 cm au dessus du sol, à la hauteur du genou, dans les hautes herbes et les sous bois dans des forêts, des bois, mais aussi dans des parcs et jardins.

Les régions françaises les plus touchées par la maladie de Lyme et donc où les tiques contaminées par des agents pathogènes seraient les plus abondantes sont l’Alsace, la Meuse, la Champagne-Ardenne, le Limousin, et l’Auvergne.

La morsure de tique

Lorsque la tique accède à la peau, elle cherchera un endroit chaud, là où la peau est fine, dans un pli ou sur la partie chevelue. Ses endroits préférés sont l’arrière du genou, les aisselles, l’aine, l’arrière des oreilles ou la nuque à la base du cuir chevelu.

La morsure d’une tique est indolore en raison d’un anesthésiant qu’elle produit pour l’injecter à son hôte lors de la morsure, il est donc pratiquement impossible de détecter sa présence à ce moment précis. Vous pouvez vous en apercevoir lorsqu’elle cherche l’endroit où s’ancrer avec son rostre, une sorte de harpon qu’elle plante dans la peau de sa proie et par lequel elle aspire le sang. En se déplaçant sur la peau, elle vous chatouillera doucement en s’accrochant à vos poils, soyez donc vigilants et vérifiez systématiquement votre peau et vos vêtements surtout si vous sentez des chatouillements suspects pendant ou après une sortie en forêt ou dans un autre espace vert.

Il est nécessaire de retirer la tique le plus tôt possible après sa morsure, car plus elle demeure ancrée dans votre peau et plus le risque d’infection par les bactéries qu’elle véhicule est grand. Pour la retirer, attrapez la avec une pince à épiler le plus près de la peau et retirez doucement, en effectuant quelques rotations, comme pour la dévisser, puis tirez d’un coup sec. Assurez-vous de ne pas avoir séparé le corps de la tête, car si cette dernière reste dans la peau, elle peut être source d’infection. Une visite chez le médecin s’impose alors. Après avoir retiré la tique, désinfectez impérativement l’endroit de la morsure à l’aide d’un antiseptique.

Comment éviter la morsure d’une tique ?

Dans des régions où les tiques sont abondantes, il est prudent de se promener dans des espaces verts en manches longues, en pantalon et chaussettes, certes, légères, mais bien couvrant la peau, surtout à la belle saison, lorsque les tiques sont les plus actives. Ainsi l’accès à la peau de l’hôte leur sera plus difficile et plus long, mais malheureusement pas impossible. Vous aurez ainsi plus de temps de vous apercevoir de leur présence ou de les semer en cours de route. Une tique peut mettre plusieurs heures à se déplacer sur vos vêtements ou votre corps avant d’atteindre l’endroit ou elle plantera son rostre. Voici quelques règles à appliquer pour un maximum de précaution afin d’éviter au mieux la morsure d’une tique.

Lors d’un séjour court ou prolongé dans un espace vert :

  • évitez les zones boisées, recouvertes de broussailles ou de hautes herbes,
    marchez au centre des sentiers,
  • utilisez un répulsif contenant au moins 20% de DEET, celui-ci peut être mis sur les vêtements ou avec parcimonie sur la peau, ne l’appliquez pas sur le visage ou les mains des enfants,
  • traitez les vêtements, les tentes ou tout autre équipement avec des répulsifs contenant 0,5% de perméthrine,
  • portez des vêtements de couleur claire, cela facilite la visualisation et l’élimination des tiques de vos vêtements,
  • portez une chemise à manches longues et un pantalon, rentrez les jambes de votre pantalon dans vos chaussettes ou vos bottes pour un maximum de protection,
  • une fois à la maison, vérifiez vos vêtements pour détecter des tiques, s’il y en a,
  • prenez un bain ou une douche dès que possible pour éliminer les tiques qui ne se sont pas accrochées,
  • vérifiez tout votre corps, utilisez un miroir pour les endroits que vous ne pouvez pas voir,
  • vérifiez aussi vos enfants et vos animaux de compagnie,
  • vérifiez tout le matériel que vous avez utilisé, y compris les manteaux, les sacs à dos ou les tentes,
  • lavez les vêtements et les couvertures à l’eau chaude et séchez les à haute température dans le sèche-linge, cela devrait tuer les tiques.

Les symptômes de la maladie de Lyme

La durée d’incubation de la maladie de Lyme est de 3 à 30 jours après la morsure de la tique. Les symptômes de la maladie dépendent souvent du stade de développement de la maladie.

Les premiers symptômes de la maladie de Lyme

Les premiers symptômes qui apparaissent entre 3 à 30 jours après la piqûre de tique sont :

  • la fièvre,
  • les frissons,
  • les maux de tête,
  • une fatigue inexpliquée,
  • des douleurs articulaires et musculaires,
  • l’érythème migrant, une éruption cutanée caractéristique.

L’éruption est un signe révélateur de la maladie de Lyme. Elle a au moins 5 cm de diamètre et apparaît généralement à l’endroit de la morsure de tique. L’érythème s’étend progressivement en quelques jours. Il peut atteindre finalement jusqu’à 30 cm de diamètre sinon plus. Son centre peut pâlir, alors que seuls les bords restent rouges, créant un ou plusieurs cercles. L’éruption peut être chaude au toucher.

Environ 75% des personnes atteintes de la maladie de Lyme développent une éruption cutanée. Certaines personnes atteintes ne présentent pas d’érythème. De nombreuses taches rouges peuvent apparaître à la place. D’autres n’observent aucune éruption cutanée.

Une rougeur violacée située sur le lobe de l’oreille chez les enfants ou alors autour d’un téton chez les adultes apparue quelques semaines après la morsure de tique devraient également alarmer. Il pourrait alors s’agir d’un lymphocytome caractéristique de la maladie de Lyme.

Les symptômes ultérieurs de la maladie de Lyme

Certains symptômes de la maladie de Lyme peuvent apparaître quelques jours à plusieurs mois après la morsure de tique. Si la maladie de Lyme n’est pas traitée, elle peut se propager dans d’autres parties du corps. Les symptômes tardifs incluent:

  • les maux de tête,
  • la raideur de la nuque,
  • l’arthrite (articulations douloureuses et enflées),
  • les éruptions cutanées diverses,
  • la paralysie faciale (muscles du visage affaissés),
  • le rythme cardiaque irrégulier ou ralenti,
  • l’engourdissement des bras ou des jambes,
  • l’inflammation du cerveau et de la moelle épinière,
  • le changements d’humeur,
  • les troubles du sommeil,
  • les troubles de mémoire à court terme.

L’apparition d’une petite bosse ou d’une petite tache rouge à l’endroit de la morsure de tique est une réaction courante de l’organisme et ne signifie pas que vous avez contracté la maladie de Lyme. Elle disparaît généralement en un jour ou deux.

Comment détecter la maladie de Lyme ?

Il existe des tests sérologiques de dépistage dits Elisa et Western Blot, qui seraient néanmoins pas très fiables. Ainsi, selon la revue International Journal of General Medicine, leur sensibilité moyenne n’excéderait pas les 60%, ce qui signifie que 40% des personnes malades ne seraient pas détectées.

Comment traiter la maladie de Lyme ?

La maladie de Lyme est traitée avec des antibiotiques. Dans la plupart des cas, les antibiotiques ne sont administrés aux personnes piquées par une tique que si elles présentent une éruption cutanée ou d’autres symptômes caractéristiques ou si les tests sérologiques de dépistage s’avèrent positifs.

La maladie de Lyme au stade précoce répond très bien au traitement antibiotique. Dans la plupart des cas, la prise d’un antibiotique pendant 2 à 4 semaines tue la bactérie et élimine l’infection. Il est important de prendre tous les médicaments prescrits par votre médecin. Cela empêchera la maladie de Lyme de se propager aux articulations, au système nerveux ou au cœur.

La maladie de Lyme en phase tardive peut également être traitée avec des antibiotiques, mais l’élimination de la bactérie à ce stade peut s’avérer très difficile.

Environ 20% de patients souffrent de la forme chronique de la maladie de Lyme. Ils développement alors des formes cutanées, rhumatologiques ou neurologiques de la maladie avec des symptômes persistants ou intermittents. Dans certains pays, ces patients se voient proposer un traitement de l’oxygénothérapie hyperbare.

En effet, la bactérie à l’origine de la maladie de Lyme est anaérobie, ce qui signifie qu’elle ne peut résister au taux accru de l’oxygène. L’un des principaux avantages de l’oxygénothérapie hyperbare est que le processus augmente en toute sécurité les niveaux d’oxygène dans le corps du patient, ce qui peut finalement entraîner la réduction et dans l’idéal l’élimination des borrélies.